Category Archives: Opinion

Les modèles économiques basés sur la pub sont-ils viables?

Ca fait pas mal de temps que je me pose cette question…

A première vue oui, me dira-t-on, il suffit de voir Google. Ok, mais est-ce durable? Comment font les boîtes de marketing pour évaluer le retour sur investissement des pubs en général, et des pubs sur le web en particulier?
Car en ce qui concerne mon entourage et moi, nous n’avons jamais cliqué sur une bannière. Ou alors par accident. Du coup, est-ce qu’il existe ce retour sur investissement?

Et justement, dans un article sur UrbanBike parlant de la récente introduction en bourse de Facebook, qui comme chacun sait a un business modèle basé sur la pub (si tu ne le sais pas, je propose que tu quittes immédiatement le désert dans lequel tu te trouves pour venir nous rejoindre dans le monde civilisé), Jean-Christophe se posais la même question:

La seule question que je pose est : est-ce que vous regardez les publicités sur ce réseau social ?
Pour ma part, depuis des années, la publicité reste une sorte de décoration. Rarement mes yeux s’attardent sur les bannières publicitaires qui existent sur le Web. Idem pour ma compagne qui navigue quotidiennement à partir de son iPad. Idem pour les amis avec qui j’en discute (…peu car, franchement, ce n’est pas notre tasse de thé).
Bref, sans effort, je me concentre que sur le contenu et les images liées à ce contenu. je zappe littéralement cette déco nécessaire, je ne vois pas la colonne de droite qui généralement supporte ces bannières. Sans oublier les plug-ins qui permettent de les masquer.

Et je dois dire que ça m’a fait plaisir, je me suis senti moins seul.

Bref, tout ça pour dire que je me demande si ces modèles vont vraiement tenir? Ou peut-être que à un moment, les annonceurs vont se rendre compte que ces pubs ne servent pas à grand chose et qu’il vaut mieux tout arrêter?
En conséquence de quoi, nous, avides consommateurs de services web gratuits, devront nous mettre à payer pour ces services.
Si le service est bon (et dépendant du prix), je ne suis pas contre… Et toi?

PS: si tu as une idée sur l’évaluation du retour sur investissement des pubs, ça m’intéresse vraiment…

Intervenir, mais juste ce qu’il faut

Je suis un fan inconditionnel de liberté. C’est un thème évidemment très large et très riche. Et sans entrer dans des analyses philosophiques, politiques ou encore économiques approfondies, cela signifie aussi que je n’apprécie pas trop qu’un gouvernement m’impose sa façon de faire.
Cependant, nous vivons en société, défendant certaines valeurs auxquelles j’adhère pour la plupart. Mais, dans ce cadre, autant je n’aime pas qu’on m’impose une façon de faire, autant je ne peux pas accepter le laisser faire total.

Et donc, il me semble normal que le politique crée des lois, des normes, bref un cadre, fidèle à nos valeurs sociétales, avec lequel il nous faut composer. Mais encore faut-il le juste dosage! il s’agit plus pour moi de guides que de commandements.
Or, j’ai bien l’impression que nous vivons régulièrement des dérapages dont l’intention initiale était louable, mais qui finissent par plus ou moins mal tourner.

Et justement, je lisais dernièrement sur terraeco.net un article illustrant mon propos (le hasard, comme par hasard): Les normes urbanistiques renforcent la crise

Cet article résume et commente une interview de l’architecte Rudy Ricciotti s’indignant sur l’inflation réglementaire en matière de normes urbanistiques.

Basta, les normes ! j’avais proposé dans un rapport à Jean-Louis Borloo de ne donner comme seule contrainte qu’une consommation maximale d’énergie de 50 kWh/m2/an, pour laisser ensuite les propriétaires ou les constructeurs imaginer des solutions non normatives. Evidemment, on m’a ri au nez.

Et oui, pour mettre en valeur notre souci de préserver l’environnement et de se montrer économe en matière d’énergie, il n’est pas nécessaire de créer une multitude de textes de lois compliquées, qui finalement nous explique quoi faire et comment (si on les comprends, de qui relève de plus en plus de l’exploit).
La proposition de Rudy Ricciotti me semble tout à fait raisonnable. Je ne juge pas ici de la valeur du 50, j’en serais tout à fait incapable, mais bien de la qualité de l’idée: voilà une norme simple, qui défend bien nos valeurs (écologiques en l’occurrence), mais en laissant le champs libre au personnes en général et aux spécialistes en particulier de trouver des solutions créatives et adaptées aux situations.
Au lieu de cela, on réfléchit de moins en moins et on passe de plus en plus de temps dans la paperasse et l’analyse de textes compliqués.

C’est complètement inefficace!

Un système plus simple … j’en parlais déjà ici. Mais la simplicité est un art qui demande énormément de travail.

Et si nous allions vers une simplification fiscale?

Je lis ce matin dans un article du Soir que selon une étude de l’OCDE, non seulement la pression fiscale est la plus élevée en Belgique, mais qu’en plus la Belgique n’aurait pas suivi la tendance de réduction des impôts. C’est bien entendu la pression fiscale exercée sur les revenus du travail qui est particuluièrement visée.
Pour relativiser tout cela, il est tout de même mentionné l’existence de nombreuses charges déductibles.

Bert Brys pointe les nombreuses charges déductibles pour expliquer cette haute pression fiscale en Belgique.

Et là-dessus:

La FEB rebondit sur ces chiffres pour plaider pour une adaptation du processus de formation des salaires, tel qu’effectuée dans les années 1980 et 1990, afin de réduire l’handicap des coûts salariaux. La fédération préconise également une fonction publique plus efficace.

Et si on commençait par simplifer tout ça? Un système de déclaration plus simple, moins de déductions et en contrepartie, une baisse des impôts.
On y verrait déjà plus clair, non?

Un deuil national?

Je ne vous apprends rien: il y a quelques temps, un car scolaire a fait un terrible accident en Suisse.
Les victimes, principalement des enfants, mais aussi les professeurs et chauffeurs sont des belges qui revenaient d’un voyage scolaire.
À ce jour, les causes de l’accident restent inconnues et l’enquête est en cours.

Malheureusement, ce tragique accident aura fait 28 morts.
Et c’est terrible! À moins d’être totalement dépourvu d’humanité, nous ne pouvons qu’imaginer la douleur des moments que traversent les familles. Et dans leur vie, cet épisode restera gravé à jamais comme une période sombre dont il sera difficile de sortir.

Mais tout de même, la frénésie médiatique autour de ce fait divers (effroyable, certes, mais divers néanmoins) m’apparaît tout à fait exagérée. Et la journée de deuil national décrétée vendredi dernier me semble presque déplacée.
Entendons-nous bien: l’annonce de la nouvelle m’a profondément ému et je suis plein de compassion pour les familles des victimes. Il me semble normal que l’entourage de ces familles se manifeste par différentes marques d’attention. Cet entourage incluant l’école concernée et pourquoi pas la commune. Mais la nation entière? Il me semble tout de même que des événements à mon sens bien plus graves se produisent sans émouvoir bien grand monde. Chaque jours, en Europe, des centaines d’enfants sont victimes d’accidents domestiques. C’est horrible, tragique… mais c’est la vie!

J’entends pourtant déjà les objections: « Et si c’était ton enfant, hein? »
Et bien c’est justement ça le fond du problème. Ce n’est pas mon enfant, et c’est sans doute pour cela que je suis plus objectif pour juger de la gravité l’événement. Tant qu’on placera la victime et la douleur de la famille au centre du débat, on n’en sortira pas: tout est horrible, rien n’est justifiable.

En écrivant ces lignes, je ne peux m’empêcher de repenser à un texte de Pierre Desproges dont je vous livre ici un extrait:

[…] Le jour du récent tremblement de terre de Mexico, le gamin de mon charcutier s’est coupé un auriculaire en jouant avec la machine à jambon. Quand cet estimable commerçant évoque aujourd’hui cette date, que croyez-vous qu’il lui en reste ? Était-ce le jour de la mort de milliers de gens inconnus ? Ou bien était-ce le jour du petit doigt ?
(Pierre Desproges – Chronique de la haine ordinaire du 10 mars 1986 – « L’humanité »)

C’est dans la nature humaine de penser que son malheur est toujours le pire. Et l’exercice de relativisation et d’acceptation sera difficile pour les proches des victimes.
Mais pour les autres, y compris les médias et les politiques, cet exercice est plus simple et surtout nécessaire!

Encore une fois, je ne veux surtout pas minimiser le drame que vivent les familles et proches des victimes. Mais je pense qu’il faut garde le sens de la mesure.

Path, passe ton chemin

Connaissez-vous Path? J’ai appris il y a peu l’existence de cette app via Minimal Mac.

Son concept est séduisant: garder des traces de son chemin de vie (rencontres, pensées…) et éventuellement de les partager. L’originalité est que, par défaut, le partage se fait avec un groupe restreint de personnes.
C’est par certains aspects l’opposé de Facebook puisqu’ici, le mode par défaut est plutôt privé et le mode de partage est plutôt restreint.

Il y a peu, je l’ai brièvement testé.

L’interface est agréable et soignée. Son utilisation est simple et conviviale.
Pourtant, j’y ai assez vite renoncer.

Je suis maniaque au sujet de la vie privée. Et c’est le point crucial de ce type de service: conserver (et éventuellement partager) des traces de notre vie privée. Hors, toutes les données sont conservées sur les serveurs de Path.

On peut donc craindre 3 choses:

  • une attaque des serveurs: ce risque est réel mais nous sommes confrontés à ce type d’agression même « dans la vraie vie ». On pourrait nous voler notre journal intime.
  • Path décide d’utiliser les données de façon à ce qu’elle deviennent en tout ou partie publique: c’est possible, et plus ennuyeux. Mais nuançons ce risque par le fait que une de leur plus-value est de garantir la confidentialité des données.
    C’est ce qui les différencie des concurrents.
  • On oblige Path à dévoiler les données: un loi ou un règlement quelconque oblige Path à communiquer ses données à des fins d’enquêtes « préventives » (terrorisme, criminalité…) ou même à des fins de contrôle fiscal.

C’est ce dernier risque qui m’a incité à renoncer à l’utilisation de ce programme. Je veux rester maître (du mieux que je peux) des données que je souhaite dévoilé.

Pourtant, je rêve d’une application de ce type qui ne conserverait pas mes données, mais les stockeraient de façon décentralisée sur le serveur de donnée au choix de l’utilisateur.
Ça rejoint mon souhait de créé mon Cloud personnel… Et je crois que ça deviendra une réalité plus vite qu’on ne le crois!

Note à propos du jeu de mot à 2 balles du titre: C’est mauvais, mais j’assume ;)

Réflexion sur la crise…

À moins de ne pas s’intéresser du tout à l’actualité ou si vous revenez d’un très long voyage aux confins de l’Amazonie, je ne dois pas vous étonner en vous disant que nous vivons actuellement une crise profonde.

Je n’ai probablement pas encore assez de recul pour avoir les idées tout à fait claires, et j’ai conscience que je risque d’écrire des inepties (ce ne sera pas la première fois) ou même de changer d’avis, plus tard, plus ou moins radicalement (ce ne sera pas la première fois non plus).
Mais je suis choqué et effrayé par l’actualité du moment, les replis sur soi et les replis nationaux qu’on peut observer ou encore par les raccourcis à la limite de la propagande qu’on entend parfois.

Les Allemands sont les bons élèves de l’Europe. Les Grecs sont des tricheurs, ils doivent payer maintenant. Les politiques sont tous des pantins. Tout ça, c’est la faute des spéculateurs. Etc, etc.

Tout cela manque cruellement de nuances, de raison et d’ouverture d’esprit.

Comme bien souvent, la crise que nous traversons prend ses racines dans la crise précédente, celle de 2008, qui s’était peu ou prou limitée aux secteurs financiers et dont nous croyions être sortis indemnes.

Pour se remettre rapidement les idées en têtes à propos de cette dernière:
Une bulle immobilière a éclaté en révélant une série de produits exotiques dans le bilan (et/ou hors bilan) des institutions financières (banques, assurances et compagnie). Ces produits complexes avaient pour but de recycler le risque des crédits immobiliers accordés.
Mais les effets combinés de la chute rapide des prix de l’immobilier, le défaut de créditeurs et les leviers incorporés dans ces produits ont tout d’un coup coûté extrêmement cher aux banques.
Certaines sont tombées en faillite (dont Lehman Brothers, l’exemple le plus retentissant), beaucoup étaient proche de cette situation.
Or, les banques sont un rouage très important de l’économie, notamment en termes de collecte et recyclage de l’épargne. Il n’était pas socialement acceptable qu’un grand nombre de citoyens perde partiellement ou totalement leur épargne dans cette crise et les banques ont donc été recapitalisées (c’est à dire sauvées) par les gouvernements (c’est à dire les contribuables).
Je ne vais pas m’arrêté trop longtemps sur la crise de 2008, ce n’est pas l’objet de cet article. Mais je ne voudrais pas que de ces quelques lignes, on tire la conclusion que les institutions financières (banques, assurances et compagnie) soient seules responsables. Ni même les vils spéculateurs, les traders fous… La réalité est plus complexe que ça.
Fin de l’aparté

La crise actuelle donc, a démarré là. Pour faire simple: les gouvernements ont dépensé tellement d’argent dans ces sauvetages qu’un nouveau facteur est apparu au grand jour. Ce facteur était pourtant bien présent depuis des années: les états occidentaux vivent au dessus de leurs moyens. Et pas que les gouvernements d’ailleurs, les occidentaux en général vivent au dessus de leurs moyens, à crédit.
Et nos débiteurs sont non seulement nous-mêmes (nous nous prêtons les uns aux autres des montants colossaux), mais aussi les pays émergents et, plus grave, les générations futures.

Européen moi-même, je vais m’attarder ici surtout sur le cas de l’Europe, bien que dans l’économie globalisée dans laquelle nous vivons, tout soit interconnecté.
Mais bon, il faut bien commencer quelque part.

En sortant complètement exsangue de la seconde guerre mondiale et de ses horreurs, l’Europe se jure de ne plus revivre ça. Ce vœux pieu nécessite rapidement une mise en pratique puisque en 1948, avec le Coup de Prague surgit la menace de l’Union Soviétique et avec elle la crainte d’une nouvelle guerre. Le CECA est alors créé, premier pas de la construction européenne.
Je ne veux pas faire ici un récit historique (que l’on peut trouver ici), mais je trouve important de noter que derrière la construction européenne il y a avant tout l’idée de paix.

Ensuite, les choses s’accélèrent pour arriver à la création (pour une partie des pays de l’union européenne) de l’Euro, une monnaie unique.
Il s’agit d’un grand pas pour les pays participants. En effet, un pays a principalement quatre leviers sur son économie:

  • Les structures (lois, règlements…)
    Ce levier est le plus lent à mettre en œuvre
  • Le fiscal (taxes et subsides)
  • Le budgétaire (dépenses)
  • Le monétaire (taux d’intérêt et taux de change)

En rentrant dans l’Euro, les pays ont délégué le leviers monétaire à l’Europe. Ils ont donc lâché une partie de leur souveraineté.
De plus, et ça paraît logique, tous ces leviers sont inter-dépendants. Donc, pour qu’une politique monétaire à l’échelle européenne soit efficace, il fallait que les pays membres aient une situation budgétaire (dettes et déficits) comparables et convergentes. Et bien entendu, il fallait préserver cette situation. C’est le rôle des Critères de Maastricht.

http://sfourn.org/wp-content/uploads/2011/12/Maastricht.png

En passant, la carte ci-dessus montre qu’en réalité bien peu de pays peuvent se vanter d’être des « bons élèves ».
En contrepartie, la zone Euro apporte une plus grande facilité dans les échanges et donc une augmentation de ceux-ci.

Mais au fait: la dette, le déficit, tout ça, c’est quoi?

Sur le principe, le fonctionnement de la dette pour un pays n’est pas bien différent de celui d’un ménage. En gros:

  • Vous avez acheter une maison pour 1.000: c’est votre dette
  • Vous gagner 100 par mois mais vous dépensez 105 (sans les intérêts de votre emprunt): votre déficit primaire vaut 5
  • En tenant compte des intérêts de votre dette, vous dépensez 110: votre déficit vaut 10

Une différence majeure toutefois avec un ménage, c’est que l’état a une durée de vie illimitée (sur papier). Dès lors, il est capable d’emprunter beaucoup plus, tant qu’un remboursement semble réaliste. On évalue ça notamment par le déficit/excédent, mais aussi avec la croissance (qui permet d’augmenter les revenus à taxation inchangée).

La complexité vient surtout des problèmes de mesure et de la variabilité de ces chiffres dans le temps. Avec une forte croissance, il est possible de faire diminuer sa dette même avec un petit déficit. Malheureusement, avec une croissance nulle (comme c’est le cas actuellement), même un petit déficit fait croître la dette.

Le levier budgétaire n’est pas toujours évident à utiliser. Et ce pour plusieurs raison: d’abord parce qu’il est plus facile de dépenser que d’économiser, ensuite par ce que le choix des dépenses résulte bien souvent de négociations entre plusieurs partenaires (syndicats, lobbying…) et enfin parce que c’est un acte éminemment politique (choix de viser un secteur, une région, un groupe de population…). Ce dernier point est particulièrement vrai en ce qui concerne les coupes budgétaires.

Nous connaissons tous les dépenses de l’état: allocations de chômage, soins de santé, éducation, infrastructures… Elles contribuent à la mise en pratique et à la préservation de nos valeurs (solidarité, culture…).
Mais la politique budgétaire sert aussi à lisser les cycles économiques: quand l’économie va mal, l’état peut (intelligemment) augmenter ses dépenses afin de soutenir l’emploi, la croissance… Il a pour ça recourt à l’endettement. Et comme l’état travaille sur un horizon de long terme, ce n’est pas forcément un problème. Ce sont les politiques de relance dites keynésienne, du nom de la personne à l’origine de l’idée, John Maynard Keynes.
Mais ce qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que à contrario, il faudrait réduire les dépenses quand la croissance est revenue, afin de réduire la dette et la maintenir à un niveau acceptable! Il semble que ce dernière point ait bien souvent été oublié…

Bon, bottom line, les états européens sont trop endettés et ont des déficits trop importants. À partir de là, sur papier, la solution est simple: il faut augmenter les revenus (croissance et taxes) et/ou baisser les dépenses.
Et bien que ce soit simple sur papier, en pratique, c’est une autre paire de manches! Car nous nous sommes habitués à notre niveau de vie, et le réduire, ou à tout le moins le changer, ça ne va pas être facile. Précisément parce que la modification du budget est un acte éminemment politique.

De là les replis nationaux dans les discussions internationales (chaque politique défendant son électorat) et les problèmes sociaux au sein de chaque pays (chaque groupe préférant qu’un autre paie, les chômeurs – ces bons à rien, les riches – ces parasites, les banques – ces voleurs…). Bref, tout le monde cherche un bouc émissaire, responsable de cette crise.

Je pense pourtant que nous avons tous une part de responsabilité dans cette histoire, car nous en avons tous profité! Le fait est que ça fait des années que nous vivons au-dessus de nos moyens et que pour remettre les choses en place, il faudra non seulement de l’austérité mais surtout un nouveau projet de société. Une « simple » modification du budget ne suffira pas. Il faut des mesuresstructurelles qui nous obligeront à repenser nos priorités et se concentrer sur ce qui est vraiment important. Et ce processus sera long, n’en doutons pas. Il est illusoire de penser que nous rétablirons la situation en quelques mois.
Cependant, cette crise peut être vue comme une opportunité de faire table rase et de faire un nouveau contrat social. Et pour moi, ça ne passe pas par le repli sur soi et la fin de l’Europe, que du contraire. Notre union nous a permis de vivre en paix pendant plus de 66 ans, et malgré des erreurs de parcours, des hauts et des bas, il me semble que nous vivons mieux qu’avant!

L’austérité n’est pas un vrai problème. Nous sommes capables de passer aux travers des épreuves, si c’est pour un projet digne de ce nom et démocratique.
C’est ce projet qui manque aujourd’hui. Et c’est pour ça que personne ne veut de l’austérité.

Mais j’ai la naïveté de croire que l’on peut s’engager dans cette voie. Mais il faudra faire preuve de tolérance, d’ouverture d’esprit et de patience. Car ça ne s’arrangera pas du jour au lendemain!

Replacement Therapy – Magazine – The Atlantic

Via l’excellent Minimal Mac, je suis tombé sur cet article.

Je suis assez d’accord. Bien que je pense effectivement que des entreprises n’hésitent pas à user (et abuser) de l’obsolescence programmée, il est vrai qu’en ce qui concerne la technologie, ce sont bien souvent les consommateurs qui sont demandeurs de renouvellements fréquents.

where electronic gizmos are concerned, product obsolescence is becoming a demand-side phenomenon.

Cependant, j’irais un peu plus loin: en fonction de nos centres d’intérêt et de nos passions, nous avons tendance à désirer la moindre innovation disponible. Et ce, quel que soit le domaine!
Ainsi, un passionné de bricolage sera très vite tenté par la dernière innovation en matière de perceuse par exemple.

Nous avons envie d’acheter la nouvelle version, alors même que celle que nous possédons fonctionne encore, parce qu’elle est plus innovante? Très bien.

Obsolescence isn’t something companies are forcing on us. It’s progress, and it’s something we pretty much demand.

Ce phénomène touche à l’innovation et la motivation de celle-ci. Mais on s’éloigne selon moi de l’obsolescence. L’obsolescence nous est imposée par les firmes.
Quand mon frigo tombe en panne juste après la fin de la période de garantie et que la réparation coûte plus cher qu’un neuf alors même que le dernier modèle n’est pas bien différent de l’ancien, je subis l’obsolescence, je n’en suis pas demandeur!

Nous donner envie de renouveler nos outils par l’innovation contribue au progrès. Mais nous forcer à racheter globalement le même outil en programmant la mort du précédant, c’est juste scandaleux!

Il faut réinventer l’idée européenne

Extraits d’un article intéressant de ma revue de presse (quasi) quotidienne:

(…)
Il faut aujourd’hui réinventer l’idée européenne, retrouver les facteurs positifs qui faisaient de l’Europe un désir, une idée qui enflammait les esprits.
(…)
On ne peut gérer la crise actuelle, d’une grande ampleur, avec un horizon de quelques mois. Deuxièmement, cela manque de légitimité démocratique et l’UE est, globalement, en recul sur ce plan.
(Propos de Georges Soros dans une interview publiée dans Le Monde)

Ce ne sont que deux phrases, sorties du contexte. Aussi je t’invite à lire l’article au complet.
Je partage complètement les passages que je pointe, et je me réjouis d’entendre de plus en plus souvent dans la presse (et autour de moi) des discours allant dans ce sens.

Une condition au progrès

«Transmettre est la condition du progrès.»  
J. Attali

Je ne sais pas si c’est la condition, mais c’en est certainement une. C’est le devoir de mémoire. Le progrès s’appuie sur le passé, ce qui implique implicitement que nous le connaissions.  
De là l’importance des livres ou encore de l’expérience des anciens.

Cette situation est tirée de « Une brève histoire de l’avenir ».

Mais je n’en suis qu’au début…

Une pose courte, mais salutaire

Balade au crépuscule…

Je vois principalement deux objectifs aux congés, pas forcément incompatibles d’ailleurs: marquer une pause, une rupture, permettant de souffler un peu et de prendre du recul ; et enfin de pouvoir enfin prendre le temps de faire certaines choses (en général des loisirs) qu’on ne peut pas faire par ailleurs, pris par le tourbillon des tracas de la vie quotidienne.

Cette année, ma petite famille n’aura pris qu’une petite semaine de congé, qui vient de se terminer. Bien que particulièrement courtes, ces vacances auront été salutaires.

C’est surtout dans l’idée de rupture qu’elles auront été importantes. En effet, Cindy et moi auront dû affronter non seulement la vie trépidante d’une famille avec deux enfants en bas âges, mais aussi nos carrières respectives et surtout une solide rénovation de la demeure familiale.

Ajoutez à cela une pincée de loisirs et de vie sociale, et vous obtenez un agenda débordant, des listes de tâches qui ne désemplissent pas et du stress à gogo.

Oh, on ne va pas se plaindre: tout n’est pas rose, mais l’un dans l’autre, ça va bien, merci ;-)

Pourtant, c’est beaucoup en une fois! C’est devenus particulièrement évident avec cette semaine de vacances. Il était temps de se détendre, de se vider la tête et de remettre de l’ordre dans les priorités.

Une semaine aura été un peu courte, mais suffisante pour que j’attaque le deuxième semestre avec enthousiasme et les idées un peu plus claires.

Eh oui, certaines choses ont été négligées (nécessité faisant loi), mais il est temps d’y remédier!

En premier lieu, redonner plus d’importance au couple et à la famille. Ensuite, ralentir un peu le rythme, et prendre le temps de bien terminer les tâches en cours sans précipitation. Et enfin, m’accorder à nouveau du temps pour moi, pour faire du sport, pour lire, pour la photo…

L’idée est de (re)trouver un équilibre.

Et le travail me direz-vous? C’est malheureusement une constante pour l’instant. Il est très intéressant, mais aussi très prenant, en temps comme en énergie.

Cette partie de ma vie est difficilement compressible ou aménageable, mais peut-être qu’un jour…

Lectures de vacances.

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