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Une nouvelle vocation?

Cette année, j’ai eu l’immense plaisir d’être assesseur aux dernières élections législatives.

Bon je ne vais pas donner mon opinion maintenant sur la situation politique belge. Non, non, n’insistez pas. Par contre, j’aimerais faire quelques commentaires sur le déroulement de ma journée du 13 juin.

Il faut tout d’abord savoir qu’il y a plus de convocations que d’assesseurs nécessaires. Cela dans le but de maximiser les chances d’en avoir le nombre requis le jour J. Le jeu consiste alors à arriver le plus tard possible dans l’espoir que le quota soit déjà atteint et d’être renvoyé à la mai son. D’autres tactiques sont aussi mises en place: se faire plaindre (La larme à l’oeil: « Il faut comprendre, mes enfants m’attendent à la maison… » Snif – « Et alors, tu crois que tu es la seule avoir des gosses? ») ou encore faire comprendre qu’on sera inutile (arriver, ne rien dire, s’assoir et s’enfermer dans un silence d’autiste – « Hey conn#%! Tu es tout de même ici, maintenant, alors arrête de faire l’enfant et assume. C’est un devoir civique tout de même! ») etc. Je passe aussi sur la lâcheté du certificat médical de complaisance.

De mon côté, j’ai réussi à faire passer l’idée que les assesseurs seraient désignés parmi les candidats présents (y compris les retardataires) par tirage au sort. Bon, la chance n’était pas avec moi, et me voici embarqué dans l’aventure!

Moi qui suis amateur de belles technologies, j’ai été impressionné par les machines utilisées pour le vote électronique: de vieilles bécanes qui ont dû être récupérées des classes de mes premiers cours d’informatiques… il y a 20 ans. Idéales pour apprendre le Basic et le Logo (vous vous souvenez?) mais pas beaucoup plus. Attention, n’exagérons rien, il y a tout de même un lecteur de disquette 3,5 pouces. ;-) Heureusement d’ailleurs car c’est sur des disquettes que les résultats seront stockés.

A 7h45, une brave dame s’énerve en nous martelant que les portes vont bientôt s’ouvrir, que nous ne sommes pas prêts, que c’est la catastrophe.

Zen malgré cette tension palpable, notre présidente ne se démonte pas et nous montre l’urne afin que nous puissions tous témoigner qu’elle était vide avant la mise sous scellés. Ensuite, nous passons serment. Je ne me souvient pas de la phrase précise, mais l’idée est que nous jurons de bien faire notre boulot d’assesseur.

08h00: les portes s’ouvrent et les premiers électeurs (sacrément motivés) entrent.

Là, j’ai tout de même une remarque: cela faisait 45 minutes que j’étais là, et personne n’a songé à m’expliquer quoi que ce soit. Ni sur le fond (en quoi consiste le rôle de l’assesseur, pourquoi est-ce important et pourquoi je dois me sentir fier et honoré de servir ainsi la démocratie de mon pays) ni sur la forme (mais que dois-je faire bon sang!).

En toute hâte, la présidente nous distribue nos postes et nous nous mettons au travail: un pour l’accueil des électeurs et s’assurer qu’il n’y ai pas trop de monde à la fois. Un autre pour vérifier l’identité de l’électeur et le cocher sur la liste des personnes attendues. En fait, cette tâche est réalisée 3 fois, ce qui occupe 3 assesseurs (ben oui, il faut bien 3 listes, pour être bien sûr). L’un de nous est également désigné pour apposer solennellement le cachet « A voté » sur la convocation. Avec tout ça , les 5 assesseurs sont donc occupés. Il reste donc la présidente, son secrétaire et le secrétaire adjoint. Leur rôle est d’accueillir les gens et éventuellement les aider à voter (c’est à dire à utiliser les ordinateurs correctement et pas à influencer le vote, mauvaises langues. Nous sommes en démocratie tout de même).

Il y a aussi quelques tâches délicates et complexes: validation des cartes de vote, gestion des certificats médicaux justifiant l’absence d’un électeur ou encore gestion des procurations.

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Ambiance débridée au bureau de vote!

Je ne suis pas spécialiste de Process Management, mais il me semble que tout cela pourrait être amélioré: utiliser les cartes d’identité électronique et/ou des listes classées par ordre alphabétique des noms des personnes et pas des noms des rues ou encore rationnaliser les horaires de votes (pour éviter les temps morts).

Autre chose: ce ne serait pas du luxe de prévoir du café ou du thé avec quelques viennoiseries pour le matin et des sandwichs de qualité pour le dîner. Ce n’est déjà pas très drôle d’être là dès 07h00 du matin un dimanche (malgré la généreuse rémunération de 23 Eur que je soupçonne être une rémunération brute) alors vous conviendrai avec moi que de quoi manger et boire n’est pas trop demander.

En conclusion, ce fût une expérience pour le moins intéressante. La journée n’a pas été aussi mauvaise que je l’aurais pensé de prime à bord. Le groupe était sympa et nous avons bien rigolé. Ceci dit, il est vrai que je ne le ferais pas chaque année!

Et si mes migraines étaient positives finalement?

J’ai à nouveau eu une migraine: terrassé par la douleur pendant deux jours. Deux jours passés au lit, dans l’obscurité et le silence si possible, à prendre des anti-douleurs à intervals réguliers. Une petite mort. Le schéma est souvent le même. Réveil à l’aube: un point très ciblé, au dessus de l’oeil gauche, me fait atrocement souffrir. En titubant, je vais jusqu’à l’armoire à pharmacie pour prendre mes médicaments. Je ne suis pas toujours convaincu de leur efficacité, mais ça ne peut pas être pire, alors… Ensuite, retour au lit, où la seule chose qui me reste à faire est prendre mon mal en patience et attendant que cela passe.

Cela peut prendre plusieurs jours. Plusieurs jours à osciller entre éveil et somnolence. A essayer de ne plus penser à cette douleur lancinante, en vain. Puis ne plus penser qu’à ça pour finalement ne plus penser à rien. Il n’y a plus que la douleur.

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Image extraite du film PI

C’est quelque chose qui m’arrive assez souvent. Les causes sont plus que probablement multiples: stress, névralgie, mauvaise alimentation ou hygiène de vie…Je fais assez attention à tous ces facteurs, mais je ne passe pas à côté.

Comme souvent, je me suis efforcé de prendre un peu de recul pour éventuellement trouver du positif à ces crises. La question était donc la suivante: ce peut-il que ces crises me soient utiles?

Force m’est de constater que si la crise en tant que telle est une petite mort, la sortie de crise est en quelque sorte une renaissance.

Lorsqu’enfin la douleur disparaît, tout m’apparaît souvent plus clairement. Après une crise, je suis plus serein, plus calme et plus concentré sur ce qui importe. Je fais beaucoup mieux la part des choses et mes réflexions sont plus orientées sur le long terme. De plus, j’ai souvent quelques bonnes idées juste après une crise (le genre d’idée qu’il faut absolument noter tout de suite avant qu’elle ne disparaisse dans les méandres de notre esprit).

Le rapport avec la mort est un sujet assez tabou. Et bien que j’ai conscience de ne pas avoir ma vie en danger pendant une migraine, cela remet tout de même les choses en perspectives. C’est en ce sens que ces crises me sont peut-être utile… Ceci dit, je préfèrerais de loin ne pas avoir de crises et prendre du recul par moi même. Par la méditation par exemple.

Par ailleurs, je ne peux pas terminer ce billet sur mes migraines sans saluer le courage et la patience de ma compagne et de mes enfants pour qui la situation est loin d’être facile.

Je ne lirai plus les commentaires sur les sites de presse

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